•    1)Une nouvelle phase

     

    I)The Dark Knight Returns (1986)L’histoire de Batman est faite de phases de calme et de maturation alternant avec des révolutions brusques et intempestives. Lorsque The Dark Knight Returns sort en 1986, les mensuels Batman et Detective Comics montre un Batman faisant équipe avec Catwoman et Robin/Jason Todd, installés dans une routine quasi-familiale. Cette situation vole en éclats dès les premières pages du Dark Knight, dans lequel on découvre un Bruce Wayne quinquagénaire retiré de la lutte contre le crime, après la mort de Jason, des mains du Joker. Catwoman dirige elle une agence d’escort girls, la Ligue de Justice est dissoute et seul Superman agit encore, de façon anonyme pour le gouvernement. Franck Miller va ainsi conter en quatre numéros la dernière charge du chevalier noir, décidé à nettoyer la ville des gangs et de la corruption qui y règnent.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

       2)Un style particulier

     

    I)The Dark Knight Returns (1986)Loin de la créature de la nuit longiligne en vogue depuis Neal Adams, ce Batman vieillissant est dessiné par Franck Miller comme une masse de muscles proche des dessins des années 1940, et notamment de la version de Dick Sprang. Oreilles courtes et symbole modifié dès le deuxième chapitre : à l’ovale jaune imposé depuis 1964 est substituée la chauve-souris noire directement placée sur le justaucorps gris, marque d’une seconde jeunesse. L’interprétation jusqu’au-boutiste et sans concession de Franck Miller, épaulé par l’encreur Klaus Janson et la coloriste Lynn Varley, va rappeler alors à quel point le justicier se sert de son apparence pour terrifier les criminels. Le style opératique et grandiloquent de son auteur franchira encore un cran dans la suite, The Dark Knight Strikes Again (2002), charge des héros contre l’Establishment.  

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

       3)Dixit Franck Miller

     

    I)The Dark Knight Returns (1986)L’auteur explicite son approche opératique et grandiloquente dans son introduction au recueil paru en 1996 : « Concevoir The Dark Knight Returns fut un grand huit avec de nombreux hauts et de nombreux bas, des débats sans fin et quelques heureuses surprises. Tout était dans l’air, porté par les battements d’ailes de nos nombreuses muses. Et puis, il y avait Batman lui-même. Il restait le patron. Toujours prompt à nous le rappeler. Il a une personnalité et un but bien définis. Il n’est ni petit ni médiocre et ce n’est pas un pleurnicheur : il n’y a pas une once d’apitoiement chez lui. Il est intelligent. Il est noble. Et plus important que tout : il est grand. Ses passions sont grandes. Mêmes ses malheurs le sont : il n’est pas sujet à la simple dépression, mais à des ruminations et à un tourment wagnériens. Et ses triomphes sont dignes de l’Olympe. Quoiqu’il arrive, il persévère ».


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